Des initiatives académiques pour rendre l’IA plus accessible

Publié le 29/04/2022 dans Inspiration

Le monde académique lance des initiatives pour utiliser pleinement le potentiel de l’IA. Le nouveau bachelier en IA de la VUB et l’institut de recherche FARI, qui rapproche citoyens, entreprises et autorités à Bruxelles, donnent le ton.

Des initiatives académiques pour rendre l’IA plus accessible

L’intelligence artificielle est partout. Des environnements de production en passant par la mobilité et le développement durable : dans tous les aspects de la société, des algorithmes intelligents contribuent à des processus précis, rapides et efficaces. “Et pourtant, nous n’en sommes encore qu’à un stade initial. L’IA a le potentiel d’apporter des réponses à de nombreux grands défis sociaux qui se posent aujourd’hui et se poseront demain”, affirme le professeur Ann Nowé.

Le besoin d’une formation spécifique à l’IA

Ann Nowé est attachée en tant que professeur à la VUB, où elle dirige le labo d’IA. Ce labo fait partie d’un consortium de quatre groupes d’étude de la VUB qui travaillent en partenariat autour de l’IA centrée sur l’humain. Ce labo d’IA faisait déjà, en 1983, figure de pionnier en étant le premier en son genre sur le continent européen. Aujourd’hui, la VUB lance le premier bachelier professionnel belge en IA : une nouvelle première, donc.

“L’IA est actuellement intégrée de diverses manières dans des formations plus larges”, précise le professeur Nowé. “Cette intégration se limite toutefois à quelques heures de cours par semaine ou à une option. Cependant, nous avons constaté, tant au labo que sur le terrain, qu’il existait le besoin d’une formation spécifique en IA.”

L’IA englobe bien plus que les seuls aspects techniques. Elle inclut également la connexion avec les personnes.

Ann Nowé, professeur d’IA à la VUB

Bien plus que les seuls aspects techniques

Outre une large palette de matières STEM, cette nouvelle formation comprend également des disciplines issues des sciences humaines telles que la linguistique cognitive, la psychologie, le droit et l’éthique. “L’IA englobe bien plus que les seuls aspects techniques. Elle inclut également la connexion avec les personnes. Le langage et la psychologie constituent donc d’importants outils pour entamer ce dialogue.

Nous voulons également permettre aux étudiants de mieux comprendre les défis auxquels les entreprises et les autorités essaient d’apporter des solutions. Nos anciens parleront idéalement la langue des utilisateurs et de l'entreprise, ainsi que celle des développeurs. On peut les voir comme des architectes qui font aussi le lien entre les différentes parties."

FARI, un tout nouvel institut de recherche

L’institut FARI, fondé l’an dernier, est un autre indice clair de l’ancrage de l’IA dans un contexte social large. Ce tout nouvel institut est une initiative tant de la VUB que de l’ULB et a pour vocation de jeter des ponts entre spécialistes de l’IA, citoyens, entreprises et organisations locales. Hans De Canck, cofondateur : “Tant la VUB que l’ULB disposent d’une vaste expertise en matière d’intelligence artificielle, data et robotique.

Avec FARI, nous unissons toutes ces connaissances pour apporter aux citoyens de Bruxelles une réponse à des défis contemporains.” Les technologies digitales, et l'IA en particulier, devraient profiter à tous, d'où le principe du ‘Common Good’ (bien commun).

Avec FARI, nous voulons, entre autres, découvrir avec quelle précision l’IA peut contribuer à rendre les services digitaux de Bruxelles plus accessibles.

Hans De Canck, co-directeur de l’institut de recherche FARI

Le contexte métropolitain comme point de départ

Hans souligne la dynamique spécifique existant au sein d’un contexte urbain. “Des éléments comme la mobilité et l’efficacité énergétique figurent au premier rang des priorités. L’inclusion constitue elle aussi un point important. Lorsqu’on sait que près de quarante pour cent de la population bruxelloise ne parvient pas à suivre l’accélération digitale, on constate qu’il reste beaucoup de progrès à faire. Avec FARI, nous voulons par exemple découvrir comment l’IA pourrait aider à développer et rendre plus accessibles les services digitaux, et l’implication des citoyens joue un rôle crucial dans ce type de projets.”

Tant le nouveau programme de bachelier de la VUB que FARI se focalisent sur l’accessibilité des applications d’IA. “Plus une solution d’IA est complexe et plus l’application doit être rapprochée des gens, plus le besoin de contextualisation est important. Le citoyen doit en effet comprendre pourquoi un algorithme prend ou suggère une certaine décision.”

AI of Things

Pour le professeur Nowé, les différents systèmes d’IA communiqueront encore plus explicitement entre eux dans le futur. “Dans le secteur de la mobilité, une forme d’IA se développe d’ores et déjà, tant pour les trains, les bus, les voitures que les services comme Uber. Ces applications se limitent pour l’heure essentiellement aux activités propres. Les différentes solutions doivent également pouvoir communiquer entre elles, donnant en quelque sorte lieu à une forme d’IA des Objets, ou ‘AI of Things’, par analogie avec l’Internet of Things.”

Ann Nowé enseigne à la VUB, où elle dirige le labo d’Intelligence Artificielle. Ses recherches portent essentiellement sur les systèmes auto-apprenants.

Hans De Canck gère et dirige le développement de l’AI Experience Center de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et est co-directeur de FARI – AI for the Commun Good Institute.

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