Quel est l’impact du coronavirus sur le secteur de l’intérim ?

Publié le 05/03/2021 dans Récits de clients

La crise du coronavirus pose plus d’un défi au secteur de l’interim. La digitalisation a un rôle clé à jouer dans ce domaine. Tom Vanoirbeek, Director Marketing, Digital Operations & Transformation chez Adecco explique.

Quel est l’impact du coronavirus sur le secteur de l’intérim ?

Dans quelle mesure la crise du coronavirus a-t-elle touché le secteur de l’intérim ?

Tom Vanoirbeek, Director Marketing, Digital Operations & Transformation chez Adecco : “Touché de plein fouet dès le début de la crise en mars et avril 2020, notre secteur a vu sesactivités chuter de 45 %. Pendant les mois d’été, les jobs d’étudiants ont diminué de 100.000 unités par rapport au nombre habituel, principalement dans l’horeca, le catering, l’événementiel et le tourisme.

Parallèlement, la demande de collaborateurs a augmenté dans les secteurs de l’alimentation, du commerce en ligne et des soins, notamment. Six mois après le début de la crise, en automne, nos chiffres étaient toujours plus bas que d’habitude.”

Quels sont les secteurs qui vont connaître la plus forte croissance dans les six prochains mois ?

“Cela dépendra beaucoup d’une éventuelle troisième vague et du déroulement de la campagne de vaccination. Nous comptons sur une reprise de l’horeca et de l’événementiel pour l’été. Nous espérons aussi qu’elle sera au rendez-vous dans les secteurs touristique, de l’industrie et de l’IT. La demande en profils spécifiques comme des chauffeurs, des opérateurs et des infirmiers reste élevée sur le marché de l’emploi.”

La crise sanitaire a accéléré le développement de nouveaux services digitaux.

Tom Vanoirbeek, Director Marketing, Digital Operations & Transformation chez Adecco

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Le secteur de l’intérim est-il fortement digitalisé ?

“Le phénomène n’est pas neuf. Cela fait longtemps que nous travaillons avec des contrats et des flux digitaux pour les documents. Tous nos collaborateurs disposaient déjà d’un ordinateur portable. Nous avons donc pu passer sans problème au télétravail dès le début du confinement. La crise a toutefois accéléré le développement de nouveaux services digitaux. Les clients peuvent désormais introduire leurs demandes de profils spécifiques sur la plateforme en ligne Beeple. Le système peut ensuite les associer automatiquement aux candidats disponibles. La communication y afférant entre le client et le candidat se déroule aussi automatiquement à l’aide d’une app.”

Le recrutement de candidats se déroule-t-il aussi en mode digital ?

“Nous avons déployé un système d’entretiens par vidéo, tant avec les clients qu’avec les candidats. Nous recourons aussi désormais à un chatbot pour soutenir le processus de recrutement. Lorsqu’un candidat s’inscrit en ligne, le chatbot lui pose directement quelques questions. Cela nous permet d’identifier plus rapidement ce que l’on appelle les hot candidates. Tous ces efforts de digitalisation se traduisent par une plus grande efficacité et surtout, par une expérience digne de ce nom pour toutes les parties concernées : les candidats, les clients et nos propres collaborateurs.”

Quel est l’impact du recours à la technologie sur l’afflux des profils ?

“Nos canaux traditionnels n’ont pas disparu. Nous privilégions toujours la meilleure combinaison possible. Certains candidats préfèrent encore se rendre dans l’une de nos agences. Mais c’est vrai que la crise sanitaire a accru le besoin en digitalisation et que nous y sommes attentifs. Nous examinons notamment comment nos candidats peuvent acquérir les aptitudes digitales nécessaires grâce à la requalification et à l’amélioration des compétences.”

Tout peut se faire par voie digitale. Les entreprises doivent continuer de miser sur la dimension humaine.

Tom Vanoirbeek, Director Marketing, Digital Operations & Transformation chez Adecco

Les compétences digitales acquises par les candidats durant leur parcours scolaire sont-elles suffisantes ? Ou existe-t-il un fossé par rapport aux attentes du monde des entreprises ?

“Les candidats de la nouvelle génération sont très doués avec la technologie ; leur recrutement se fait de manière très digitale. Mais nous constatons que la génération précédente se débrouille de mieux en mieux sur nos canaux en ligne. Nous devons toutefois rester attentifs à ce que toutes les générations perfectionnent leurs aptitudes digitales. Pour travailler de manière professionnelle et gérer les applications IT propres à l’entreprise, il faut toujours de la formation supplémentaire, par exemple concernant l’usage de Teams.”

Qu’attendent les candidats d’un employeur quand ils cherchent un nouveau job ?

“Nos études démontrent qu’un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle figure tout en haut de la liste de la moitié des candidats. Ils souhaitent ensuite une certaine autonomie et la possibilité d’apprendre quelque chose en travaillant. Suit un autre élément très important : la confiance. Le collaborateur doit pouvoir faire confiance à son employeur en matière de responsabilité sociétale.”

Les collaborateurs intérimaires et contractuels font tous du télétravail à l’heure actuelle. Comment les entreprises les soutiennent-ils ?

“Toute la chaîne est digitale : des entretiens avec les candidats à leur accueil dans l’entreprise en passant par la formation en ligne. L’aspect présentiel passe à l’arrière-plan. C’est pourquoi il est fondamental que l’expérience digitale soutienne le sentiment d’appartenance. Nous constatons que les entreprises mettent davantage l’accent sur le bien-être virtuel, par exemple en organisant une pause café en ligne. Certaines entreprises invitent également leurs collaborateurs individuellement pour une promenade en toute sécurité à l’extérieur, en vue de maintenir le contact personnel.”

Tom Vanoirbeek a étudié le droit à la KU Leuven. Il est directeur Digital Operations chez Adecco depuis 2018.

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