Entrepreneuriat durable : "la rentabilité est un plus, mais pas une fin en soi"

Publié le 07/09/2017 dans Soyez inspiré

De plus en plus d’entrepreneurs souhaitent adopter une approche durable ou socialement responsable. Mais en quoi cela consiste-t-il exactement ? Et comment vous y prendre ? Vincent De Coninck, d’Oksigenlab, répond pour nous à cette question.

Entrepreneuriat durable : "la rentabilité est un plus, mais pas une fin en soi"

Impact positif

“L’entrepreneuriat durable naît avant tout de la volonté d’avoir un impact sur la société”, explique De Coninck. “Voilà la mission de l’entreprise. Il ne s’agit pas de maximiser les gains, mais d’avoir un effet positif sur la société.”

Dans les gènes

Cet impact peut intervenir à divers niveaux : des efforts en faveur de l’environnement, de meilleures conditions de travail, une meilleure vie pour les travailleurs, un produit durable ou encore une combinaison de ces différents aspects. Il faut donc absolument que le caractère durable de l’entreprise soit totalement intégré dans ses gènes. “De très nombreuses entreprises mettent en place des projets durables, mais ils ne sont souvent qu’accessoires. Ils ne sont pas intégrés dans leurs gènes, ce n’est pas leur but premier. C’est là où se situe la différence avec le véritable entrepreneuriat durable.”

Il n’est pas interdit d’être rentable

Bien que l’entrepreneuriat durable ne cherche pas à maximiser les profits, il est parfaitement possible de faire des bénéfices. “Une entreprise durable doit être dirigée d’une manière aussi professionnelle et rentable que n’importe quelle autre organisation”, précise De Coninck. “Les gérants ne sont pas des demi-hippies qui jouent aux entrepreneurs. Même si la recherche du profit n’est pas la raison d’être de la société, elle peut faire des bénéfices.

Ça a aussi du sens au niveau commercial. Prenez par exemple les microcrédits accordés aux personnes qui n’ont que peu de ressources. À chaque fois, il s’avère que ce sont de très bons clients qui remboursent leur prêt parfaitement dans les temps, parce qu’ils s’y sentent moralement obligés. Le nombre de ‘bad loans’, comme on dit en anglais, est presque négligeable au sein de ce groupe.

Trouvez un écho

Le lancement d’une entreprise durable ne diffère que peu de celui d’une entreprise traditionnelle. De Coninck : “Prenez le temps de trouver une bonne idée et de voir ce que les clients et les investisseurs potentiels en pensent. Testez votre produit ou service. Cela vous permettra de savoir si vous allez dans le bon sens. Essayez de proposer une solution à un problème. Ce problème est-il suffisamment important ? Pouvez-vous avoir assez d’impact ? Si oui, foncez !”

Cherchez aussi à avoir des échos, ou à trouver un coach qui peut vous donner un avis critique, conseille De Coninck. Optez aussi pour une approche à long terme. “Une croissance saine. Voilà ce que vous devez viser. L’idée ne doit pas être de pouvoir acheter le plus rapidement possible votre première voiture de société. Veillez aussi à faire quelque chose qui vous passionne, afin de vous y tenir. Gérer une entreprise durable est au moins aussi difficile, stressant et fatigant qu’être à la tête d’une organisation ‘normale’. Vous devez améliorer le monde : c’est donc un travail de titan qui vous attend, une tâche au bout de laquelle vous n’arrivez jamais.

Dernier conseil : gérez cette pression de manière saine et décontractée. Vous ne devez pas vous effacer complètement. Votre entreprise n’en bénéficierait de toute façon pas.”

2 entreprises durables
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  • Trente pour cent de l’alimentation humaine dépendent directement de pollinisateurs comme l’abeille. Pensez au secteur des arbres fruitiers, de la culture de légumes, de la production d’huile alimentaire, etc. Ces dernières années, le nombre d’abeilles en Belgique a fortement diminué. Beeodiversity fait tout pour préserver les abeilles et leur écosystème.

Vincent De Coninck (38 ans) a suivi une formation en marketing et a étudié la philosophie. Il a travaillé en tant que marketeer indépendant dans plusieurs organisations à but non lucratif et a ensuite fondé quelques entreprises, dont Biodyvino, qui distribue du vin bio. Il est également rattaché à l’Oksigenlab, qui offre des services de coaching, aide les nouveaux entrepreneurs durables à investir et soutient les entreprises établies dans leurs efforts en faveur de l’économie responsable.

Johan

Blogueur Proximus.
 

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